Le projet architectural : construire le lycée de l’an 2000

Surnommé « le lycée de l’an 2000 » à l’époque de sa construction, cette cité scolaire fut réalisée en 1968 dans la ville nouvelle de La Source à Orléans, par les architectes Michel Andrault et Pierre Parat, en collaboration avec Jean Prouvé.

Ensemble, ils proposèrent un projet radicalement différent des nombreux établissements scolaires construits à l’époque. Porté par une double logique d’économie et de rapidité de construction (18  mois  au  lieu  des  30  initialement  prévus)  et  de  quête  d’un nouveau  vivre  ensemble,  le  complexe  scolaire  témoigne  par son   organisation   d’un   idéal   d’épanouissement   individuel   et communautaire  emblématique  des  années  1960-1970,  et  dont témoigne la mixité de l'enseignement (seul l’internat est réservé aux jeunes filles).

En rupture complète avec le principe des monoblocs scolaires, les architectes imaginent un plan éclaté, avec trente-huit blocs reliés par un forum. Un bâtiment est destiné à accueillir des activités culturelles et offre une polyvalence de salles assurant la cohésion entre  trois  unités  d’enseignement   différentes   :  un  collège, un  lycée  classique  et  moderne,  un  collège  d’enseignement technique. Cette répartition en petites unités transforme la cité scolaire en un jardin architecturé laissé à la libre appropriation des élèves.

Les   architectes   cherchent   également   à   «humaniser»   les dortoirs et le réfectoire en créant des chambres et un restaurant confortables.  Afin  de  faciliter  la  construction,  Jean  Prouvé met  au  point  avec  la  Compagnie  Industrielle  de  Matériel  de Transport (C.I.M.T.) une technique de construction rapide et sans échafaudage, le « liftslab» : des dalles sont coulées, élevées et fixées par des clavettes sur des poteaux en béton armé. Les murs de façade légers et industrialisés sont constitués de panneaux sandwich  en  tôle  et  en  matière  isolante.  Contrastant  avec  les volumes  simples  et  blancs  ainsi  créés,  le  forum  réalisé  par  les artistes Yvette Vincent et Bernard Alleaume, dessine quant à lui une  topographie  accidentée  et  asymétrique,  rythmée  par  des strates en guise de gradins.